vendredi 29 août 2014

Les plus beaux villages du plateau de Herve

J'aurais pu intituler cet article: 'Quand le vélo allie le sport et le tourisme'.

Ceux qui me connaissent savent qu'au delà des performances sportives, auxquelles j'aime aussi goûter, j'apprécie surtout les parcours qui me font découvrir les beautés qu'elles soient naturelles ou créées de la main des hommes.
 
C'était un programme ambitieux qui était mis au calendrier du jour.

Malheureusement, il ne nous sera pas possible de voir tout ce qui était prévu. C'est qu'il faut du temps pour bien voir tout et il a bien fallu choisir et par rapport au début du parcours, la fin a été quelque peu malmenée et largement écourtée.
En plus la rentrée des classes proche (préparations, obligations) nous a privé de   participants.
C'est donc seul avec Stéphane que nous nous mettons en route.

Nous quittons la vallée de la Vesdre à Trooz vers Forêt Village dont l'implantation chevauche sur deux zones géologiques bien  distinctes: le plateau de Herve (calcaire) et les versants du bord de Vesdre (grès schisteux).
A l'entrée du village, à droite se dresse le château de Forêt dont nous apercevons la partie arrière avant d'arriver à son entrée.



Cliquer sur les photos pour agrandir puis sur le x en haut à droite pour revenir à l'article.
Vous pouvez regarder toutes les images sans le texte en cliquant sur les photos sur la bande sous la photo.


 Le château de Forêt, fut incendié pendant la Seconde Guerre Mondiale en septembre 1944 : des soldats du Reich, qui venaient de subir une embuscade pendant leur retraite, menèrent une opération de représailles contre une escouade de maquisards faiblement armés. La colonne blindée encercla les lieux et après avoir facilement réduit la résistance au silence, les "Feldgrenadiere" boutèrent le feu aux bâtiments principaux. Les survivants furent abattus. Le massacre fit 44 victimes.
Le château fut reconstruit après 1945.


Le noyau du village de Forêt se présente en terre plain, jadis une mare qui servait d'abreuvoir et de lavoir, entouré de maisons en moellons de grès et/ou de calcaires et de l'église qui domine la place.  
Il reste, en son milieu, une petite fontaine en fonte avec robinet.


L'église, édifiée sous le patronnage de Sainte-Catherine, est entourée de son ancien cimetière.
À l'intérieur de la nef, on peut admirer un Christ polychrome du XVème et un ensemble de fresques datant du XVe siècle représentant le martyre de Sainte-Barbe.
Cette église d’origine romane, dont la partie ancienne date probablement du XIe siècle, était initialement un édifice à une seule nef.
Le volume a été complété en 1684 par un chœur, auquel on a ajouté une chapelle latérale et renforcé une tour massive fortifiée. L'ensemble fut restaurée
 A quelques kilomètres, nous arrivons à Hansez, hameau de la commune d'Olne, bordé de grosses maisons de pierre (type ferme en carré) et jouxtant une mare faisant partie d'un réseau de mares identifié comme site de grand intérêt biologique sous le nom de 'Hansé en Gelivau' (orthographe ancienne).

Cette mare devait être un des abreuvoirs de la Voie des Ardennes, très ancienne liaison entre la Principauté de Liège et la Principauté de Malmédy-Stavelot.  

 
La descente vers Nessonvaux est assez ripide et nous dévoile un joli panorama du village. Au pied, sur notre gauche on peut voir, au lieu-dit 'Au Bac', le collecteur des eaux qui descendent de Hansez. 




Nous poursuivons quelques centaines de mètres vers Vaux sous Olne traversé par le Ry de Vaux qui descend  vers la vallée de la Vesdre. Dans l'étroite vallée du Ry, depuis Olne jusque Vaux, on dénombrait anciennement  25 moulins  à eaux dont un seul subsiste encore aujourd'hui.





Après cette petite incursion sur le territoire d'Olne, nous prenons la route vers Soiron village dont l'histoire est fortement liée à celle d'Olne jusqu'au 1260 date à laquelle les villages prennent des destinées différentes.


Le moulin du ban de Soiron à Vaux sous Olne était enclavé dans le ban d'Olne et restait encore la propriété de Soiron.
L'histoire raconte que le curé de Soiron (suite aux guerres de religion) qui était appelé à s'y déplacer pour les Sacrements avait obligation, pour traverser la partie du territoire d'Olne alors sous influence protestante, de tenir sa soutane entre les dents et les acolytes de tenir les clochettes vers le haut.


La localité compte de nombreuses vieilles maisons de style Renaissance. Le donjon de l'église remonte au début du XIe siècle, avec un clocher du XIVe siècle. 


La construction de l'église actuelle commença en 1723 sous le pastorat du curé Colloz (1697-1728) et se continua sous celui de son neveu, le curé Jeanjot (1728-1757). Elle est de style Louis XIII et l'extérieur du vaisseau montre une ressemblance frappant avec l'église Saint Sébastien de Stavelot.




Nous quittons Soiron par la petite route qui passe devant l'entrée principale du château et nous remontons à Olne classé parmi 'Les plus Beaux Villages de Wallonie' depuis 2007.

L'ensemble du château actuel est issu de différentes construction et reconstruction. Le château primitif en bois fut remplacé par un château en pierre au XIVème siècle.


C'est en 1747 que Nicolas-Ignace de Woelmont commença la construction du nouveau château de Soiron un peu plus au nord et de style Louis XV. Ce qui restait de l'ancienne demeure fut détruit et remplacé par de nouveaux bâtiments. Ce nouveau château fut entouré d'un fossé de quatre mètres de large. Sur le fronton triangulaire couronnant la façade sont insérées les armoiries d'Ignace de Woelmont et de son épouse Angélique d'Argenteau.
En 1857, le baron Henri de Woelmont, vint habiter le château délaissé depuis la Révolution française. Vers 1860, il fit réparer et embellir le château notamment en comblant le fossé et enlevant le pont-levis.
 
Le village est un peu encombré par l'installation de la kermesse et ses carrousels nous empêchant ainsi d'admirer les belles maisons avec leurs moellons calcaires rejointoyés avec la molèye.

La première église de style roman, remonte au XIème siècle. En 1584, puis en 1653, des reconstructions on lieu. La dernière est d'ailleurs tellment mal construite, qu'ne nouvelle constructionverra le jour en 1761.

Néanmoins, on ne peut pas nier un certain cachet à cette église tassée au milieu d'un merveilleux cadre de verdure.


 Les maisons les plus anciennes datent du dernier quart du XVIe siècle et adoptent un type de construction qui perdurera jusqu'au milieu du XVIIIe siècle sans changement notoire. Il s'agit de bâtisses dans le style dit «mosan ». Il faut attendre la deuxième moitié du XVIIIe siècle pour que l'essor économique provoque une modification du visage architectural. La bourgeoisie enrichie aime établir des demeures dont les façades s'inspirèrent de celles des hôtels édifiés en ville, reflétant la richesse du propriétaire.

Il nous reste à voir deux curiosités naturelles du coin: le Tilleul de la Justice et le Tilleul à clou de St Hadelin. C'est en cherchant que l'on s'est rendu compte que les habitants connaissaient peu l'endroit où ils vivaient et pourtant, nous avons interroger des habitants âgés sensés faire partie de ceux qui transmettent les us et coutumes. A force d'insister, nous y sommes tout de même arrivés.

Âgé de plus de 300 ans, situé à la croisée de la voie de Liège à Olne et de la voie des Herviens, cet arbre remarquable était l'arbre de justice de Saint Hadelin. Il donne son nom à la campagne du Tiyou (traduction en wallon de tilleul) où l'armée française établit son campement en 1690 et apparaît sur la carte de Ferraris de 1771. Pratiquement réduit de nos jours à un tronc creux, il porte encore son feuillage.
 Pour accéder à cet endroit, il faut prendre un petit chemin de pierre facilement accessible à vélo par temps sec. En poursuivant sur le chemin à droite de cet arbre, on rejoint le village de St Hadelin rattaché à Olne depuis la fusion. 


La chapelle est attestée en juin 1264 et un vicariat en 1499. Cette chapelle est détruite vers 1670 par un ouragan et reconstruite dès 1676. Elle est remaniée et agrandie en 1830.

Le vieux tilleul dit « arbre à clous », déjà cité en 1621, devant la chapelle de Saint-Hadelin en 1676. La croyance populaire suivant laquelle le fait d'enfoncer un clou dans l'écorce guérissait les maux de dents valut à ce bel arbre plus d'une blessure. Bien qu'il en reste quelques séquelles, il y a survécu. Un successeur a été planté à proximité en l'an 2000.


 De Saint Hadelin, nous filons vers Herve non sans un arrêt pour admirer le magnifique château de Wégimont, propriété de la province de Liège.

Bien que les seigneurs d'Ayeneux soient déjà cités au XIIIe siècle, c'est seulement en 1574 que les archives parlent du château de Wégimont. Il est en partie détruit en 1636 par les Grignoux.
Le château fut le seul "Lebensborn" de Belgique, lors de la Seconde Guerre Mondiale (de 1942 à 1944) sous le nom Heim Ardennen. Il existerait encore des descendants de ces lieux dans la région liégeoise.
Le site est désormais domaine provincial, accueillant notamment une piscine de plein air.
Imposante construction de style Renaissance mosane, le Château de Wégimont détache de jolies formes architecturales au milieu d'un parc arboré de 22 hectares situé en bordure du plateau de Herve.

 Avant de poursuivre, nous nous arrêtons pour casser la croûte au Point Chaud à l'entrée de Herve.
Ensuite, nous rejoignons le centre dominé par l'imposante église. Au passage rue Jardon, on peut admirer les belles façades pour beaucoup flanquées d'un escalier pour accéder à la porte d'entrée surélevée par rapport à la route.

L'église Saint Jean Baptiste, classée depuis le 15 mars 1934, a été construite au XVIIe siècle. La tour, d'une hauteur de 49 mètres, date du XIIIe siècle. La clocher a la particularité d'être 'tors'. Son clocher est devenu tors au fil du temps par simple accident, la torsion s'étant effectuée dans le sens des vents dominants.
 Tout à côté, on peut apercevoir l'ancien collège de Herve aménagé actuellement en appartements.

Collège Royal Marie-Thérèse : son nom révèle ses origines.
Fondé le 1er octobre 1777 par l'impératrice Marie-Thérèse d'Autriche, reine des Pays-Bas catholiques, le collège de Herve est le seul des collèges thérésiens érigés à cette époque à porter encore le nom de son illustre fondatrice.
  En bas du village, on arrive aux Six Fontaines. 

Les Six Fontaines, en wallon Lu Six Batches, est une construction composée de six bacs de pierre recevant l'eau d'une source.
Le premier bac « Lu batch à Djvas » servait d'abreuvoir aux chevaux, la seconde source coule dans « lu batch à pourçés » pour le lavage des porcs après brûlage des soies. Le troisième « lu grand batch » était utilisé par les lavandières, le quatrième « lu p'tit batch » servait aux charcutiers pour le nettoyage des boyaux à saucisses et à boudins. La cinquième source coulait dans « lu reû batch » et était réservé aux usages domestiques.
Le sixième bac se nommait « lu batch Lecomte » du nom d'une très ancienne famille de Herve qui ne buvait que l'eau de cette fontaine réputée meilleure. A cette dernière source se rattache une autre légende qui raconte que la nuit de Noël, l'eau de cette source se change en vin. Toute personne qui oserait vérifier l'exactitude de cette légende serait frappée de mort. Avis aux amateurs !
Nous quittons Herve et via Battice, nous rejoignons Chaîneux, petit village ancien centre lainier aux XVII et XVIIIème S. Chaineux garde des traces de cette prospérité d'antan au travers des tire-balles, poulies attachées au niveau du grenier et qui servaient à monter les ballots de laine.

Petit édifice octogonal de style Louis XIV construit en 1753 grâce à la ferveur populaire des habitants de Chaineux.
 
Château de Chaineux, construit au Xlxe siècle par la famille Xhibitte, belle façade de style empire.

En octobre 1671, Charles II d'Espagne autorise la construction d'une petite chapelle dépendant de la paroisse de Herve, qui reçoit en 1676 saint Gilles et sainte Lucie comme patrons. En 1703, Chaineux devient enfin paroisse et la chapelle, devenue trop petite, est démolie en 1834, laissant place à cet édifice néoclassique, achevé en 1837. Celui-ci est l'œuvre de l'architecte liégeois Jean-Noël Chevron, auteur de la salle académique de l'Université de Liège.

Sur la place de l'église, bel ensemble de bâtiments, échantillons de différents styles: mosan et Louis XIII, Louis XIV et second empire


Maintenant, nous devons rejoindre la route Charlemagne pour la traverser et rejoindre Thimister connu pour la cidrerie Ruwet, fleuron de la région mais aussi pour son soldat lancier Antoine Fonck, considéré comme étant le premier soldat belge tué lors de la première guerre mondiale. Un monument a été érigé à l'endroit où il a été tué (voir précédent reportage : Vaux-Maastricht).


En 1898, Joseph Ruwet, un jeune thimistérien audacieux rentre d'un voyage en Normandie où il s'est initié à la fabrication de la boisson locale: le cidre.
La similitude entre les bocages normands et les nombreux vergers du Pays de Herve l'incite à fonder au centre du village de Thimister, la cidrerie et vinaigrerie Joseph RUWET.
A peine lancée "l'affaire marche du tonnerre" et procure à la population de l'emploi bien utile quoique principalement saisonnier.
Les petits agriculteurs trouvent, eux, une nouvelle filière, un nouveau débouché pour l'énorme production de pommes que les vergers assurent chaque année.
Durant tout le 20ème siècle, la petite usine fabrique inlassablement, cette boisson pétillante que l'on retrouve sur les tables du pays et en dehors de nos frontières.
Trois générations de RUWET se succèdent à la tête de la maison avant que la firme GEENS prenne le relais en 1986.



 La route nous conduit ensuite à Clermont étroitement lié depuis toujours à Thimister.


L’Eglise dédiée à Saint-Jacques-le-Majeur domine la campagne environnante, elle porte le millésime 1632 et est ceinturée de plus de 100 croix tumulaires anciennes

La Place de la Halle de Clermont-sur-Berwinne est souvent présentée comme un ensemble architectural homogène qui permet de retrouver les différents styles qui se sont succédés dans nos régions.
 En 1888, on démolit l'ancien Hôtel de Ville qui surplombait déjà la route. On reconstruit un ensemble qui veut, agréablement, imiter ce qui existait au temps de la Renaissance Mosane. La tourelle est nouvelle : on l'appelle "La poivrière".
Sous celle-ci, un écusson sculpté représente Saint-Jacques le Majeur. Le bâtiment précédent était déjà utilisé comme salle d'audience et comme lieu de réunion des autorités communales.
 Nous quittons Clermont par une petite route toute bucolique qui passe non loin du château du Crawhez et du Moulin de la Trappe que nous négligeons par manque de temps. L'heure tourne et le vent s'est levé nous faisant craindre le pire. Nous décidons de faire au plus court sans pour autant tout louper.
C'est ainsi que nous évitons Aubel pour filer directement vers Valdieu.


L'Abbaye du Val Dieu, c'est... L'abbaye Notre-Dame du Val-Dieu à Aubel, havre de paix au coeur du Pays de Herve, dans le diocèse de Liège, à l'est de la Belgique, est une abbaye de l'Ordre de Cîteaux (les cisterciens). Riche d'une longue histoire, elle connaît aujourd'hui un renouveau. Elle est assurée par la Communauté Chrétienne du Val-Dieu.

Ensuite, nous fonçons vers Dalhem au passé historiquement chargé.
La localité est fondée en 1080 au confluent de la Berwinne et du Bolland. La « Vieille ville » comprend divers monuments et habitations : ruines médiévales du château, maisons construites du XVIe jusqu'au XIXe siècle. Le site a été classé en 1978.
Sous l'Ancien Régime, la localité était le centre du Comté de Dalhem, sous contrôle du Duché de Brabant depuis 1239. Le Comté était contigu du Duché du Limbourg, appartenant également au Brabant. Le Duché de Limbourg et le Comté de Dalhem étaient dénommés alors le Pays d'Outremeuse.
Juste le temps de prendre deux photos. Normalement, nous aurions dû monter à la vieille ville et au château.


Le premier siège du Comté se trouvait à Fouron-le-Comte, mais c'est finalement la petite place-forte construite sur un éperon rocheux au confluent entre la Berwinne et le Bolland en 1080 qui donna son nom à l'État. Jusque 1085 le château appartenait au comte palatin Herman II de Lotharingie. Vers 1150, la place forte et le comté semblent passer aux comtes de Hochstade. Leur titre semble être donné à la terre du Comté. Le duc Henri II de Brabant obtient la petite principauté en 1239, après un siège de sept semaines. Lui-même et ses descendants portent également dès 1244 le titre de comte de Dalhem, faisant dès lors partie des Pays d'Outremeuse.

 De là, nous filons vers St Remy, Barchon, Fléron et Trooz pour rentrer à la case départ.
Nous avions tout de même 100 km à l'arrivée mais plus de 7h de route. L'itinéraire initial devait, outre ce qui a déjà été cité dans le compte rendu, inclure Aubel, Feneur, Trembleur, Blegny, Bolland, Melen et Cerexhe-Heuseux. Ce sera pour une prochaine fois.

Parcours: 100 km  Dénivelé: 1234 m Temps vélo: 5h 03  temps total: 7h19

mercredi 20 août 2014

Vaux-Francorchamps

Décidément, le soleil ne veut pas nous accompagner. La matinée prend de nouveau ses tons de gris sans pour autant laisser planer des menaces d'averses annoncées elles en principe dans l'après-midi. 

Ils étaient trois au rendez-vous. Pour Simon, c'était son dernier jour: il part demain en vacances!

Les absents étaient retenus par d'autres activités (à leur âge, la diversité ne peut être que bénéfique): deux à un stage de tennis, un à un stage d'athlétisme et enfin, moins réjouissant, Baptiste était cloué chez lui avec une fracture du doigt. Bonne guérison à lui!


Stéphane, Simon, Denis et moi


9h: c'est le départ. Normalement, le programme établi prévoyait de se rendre au lac de Robertville avec une baignade dans le lac. La raison nous oblige bien évidemment à changer de cap. Et puis de toute façon, nous avions déjà entrevu le lac de Robertville lors de notre sortie vers le Signal de Botrange. Nous avions donc toutes les raisons de changer de destination.
Comme le Grand Prix de formule se déroulera le week-end prochain, il me paraissait intéressant d'y emmener les jeunes pensant qu'à défaut de voir rouler les voitures, ils pourraient peut-être les entrevoir et assister aux préparatifs. C'est pas tous les jours qu'on peut voir une telle organisation.
Nous voilà donc en route vers Trooz, Louveigné (par le Ry de Mosbeux), Banneux,  la route du Ménobu (traduisez: butte de repos des Botteresses) puis par un petit crochet par Verbuisson, nous rejoignons Desnié pour nous hisser au sommet de la Vecquée.

Le passé du hameau de Vertbuisson est marqué par sa situation très spécifique du point de vue de la géographie humaine. Implanté au bord de l’ancienne voie de Liège – que nous emprunterons dans quelques instants – dans la partie la plus désertique de son tracé entre la cité des princes-évêques et l’abbaye de Stavelot, il a eu tout naturellement la vocation de relais routier offrant le gîte et le couvert aux voyageurs. Une brasserie artisanale y fonctionnait au XVIIIe siècle. Trois potales millésimées datent de cette époque. Situé d’autre part en bordure de la « Porallée » (terre franche située dans une enclave du duché de Luxembourg), Vertbuisson a dû assumer le rôle de poste avancé du marquisat de Franchimont face à la vindicte des porallistes luxembourgeois, jaloux de leurs privilèges de jouissance sur cette terre franche.  De plus, le hameau de Vertbuisson se distingue par son homogénéité architecturale. Toutes les anciennes maisons sont construites en moellons de grès et quartzite qui sont les pierres que l’on trouve à même le sol des environs.
De cet oasis dans la lande sauvage au bord de la Vecquée ; ( ce tronçon carrossable est ce qui reste de l’ancienne voie de Liège, appelée « Vêquée » ou « Pierreuse Voie », parce qu’empruntée par les évêques de Liège se rendant à l’abbaye de Stavelot) démarre la belle promenade du Ninglinspo

De là, nous plongeons vers la vallée de l'Amblève à Stoumont pour rejoindre Coo et un peu plus loin Trois-Ponts où nous arrêtons pour une halte collation.
Jusque là, nous avons bien eu quelques gouttes de pluie mais peu significatives. Le froid nous gênait plus: faut dire que le thermomètre dépassait timidement les 10 degrés.

Arrêt collation à Trois-Ponts

L'arrêt collation nous a permis de nous réchauffer avant de poursuivre. Nous prenons la route vers Wanne par le côté Aisomont, la montée, bien que la plus longue, la moins dure des trois avec tout de même des pourcentages moyens de 6% dans sa première partie (entre 2 et 3 km). A Aisomont, la pente est nettement plus douce.

Aisomont: depuis le haut de la piste de ski, vue sur la vallée vers Coo, La Gleize
 Après 6 km, nous atteignons Wanne d'où nous filons dans la descente vers Stavelot jusqu'au pied du Stockeu (une des côtes les plus pentues de Belgique). 
Wanne, outre son passé historique pendant la guerre 40-45, est un passage obligé de la Doyenne  sans pourtant jouer un rôle prépondérant dans le déroulement de la course.

Place de Wanne

Monument commératif dédié au 517ème régiment de parachutistes américains et aux soldats belges qui ont combattu à leur côté.








 Nous traversons Stavelot sur la route pavée  vers Blanchimont.

L'abbaye de Stavelot est fondée en 651 par St Remacle. En 685 est construite la première église abbatiale par l'abbé Goduin, dédiée aux saints Martin, Pierre et Paul. Les reliques de saint Remacle y sont conservées.

Aile principale

A quelques centaines de mètres du circuit de Francorchamps, nous obliquons à gauche vers Amermont sur la petite route qui serpente sur le flanc de la colline. 
L'altimètre indique des passages à 18% mais cela ne semble vraiment pas inquiéter les jeunes qui s'en donnent à coeur joie. Bien sûr les forces ne sont pas uniformes mais tous arrivent à monter. 
Apparemment, chacun a bien assimiler mes recommandations: rouler avec sa tête et les jambes suivent. Et c'est ce qu'ils font les bougres!

Peu après le rond-point, au croisement avec la route de la Haute Levée, une averse nous surprend et nous avons juste le temps de nous abriter sous les sapins qui bordent la route. Dix minutes plus tard, le temps se calme et nous pouvons repartir jusqu'au circuit où nous sommes arrêtés juste à l'entrée par un préposé: on ne peut pas approcher du circuit pendant les préparatifs. Même la cafétéria est inaccessible.
Malgré les pourparlers, rien à faire: il a reçu des ordres et doit bien s'y soumettre. 

Nous voilà donc obligés de rebrousser chemin. Il est 13h et il est temps de manger. Juste à quelques centaines de mètres du circuit, nous trouvons un restaurant qui accepte de nous laisser prendre notre casse-croûte à la terrasse heureusement couverte. La pluie et le froid n'ont pas d'emprise sur la bonne humeur du groupe. 

Vers 13h30, nous sommes de nouveau d'attaque. Il bruine encore un peu mais il faut bien démarrer.

Nous prenons la direction de Spa par la route de la Sauvenière que nous quittons dans la descente pour nous diriger vers Geronstère. Le temps se calme, même qu'à Creppe la route est déjà sèche et le soleil pointe timidement son nez.

De Creppe, nous montons la route du Petit Thier qui aboutit à l'école d'agriculture de La Reid. Comme le soleil a fait son apparition et que plus de bleu se dessine dans le ciel, j'emmène le groupe voir La Charmille qui jouxte la route vers Hautregard.

Une des entrées de la Charmille 


Propriété de la province de Liège, cette charmille, longue de 573 mètres en ligne droite, constitue l'une des plus longues promenades de ce type en Europe. Planté pour sa majeure partie en 1885, ce véritable tunnel végétal se compose de 4.700 plants de charmes (dont près de 70% sont centenaires) plantés en double alignement et méticuleusement conduits pour former un berceau . Ce site classé, restauré en 1992, offre un lieu de promenade tout à fait original, exceptionnel et unique dans la région. La charmille a été restaurée par les élèves du Centre provincial d’Enseignement agronomique de La Reid.
L'accès y est libre et gratuit. Les couleurs d'été et surtout d'automne rendent la charmille encore plus attrayante.

De Hautregard, nous descendons à Remouchamps et prenons la route de Louveigné que nous quittons pour monter par Cornémont vers Louveigné, Blindef, Sendrogne, Dolembreux et enfin Beaufays d'où chacun rentre chez soi.        

Parcours: 125 km    Dénivelé: 1831m   Temps de parcours 6:04:51
Bravo à tous les trois!