vendredi 30 mai 2014

Fexhe-Barsy

Timidement, le soleil se montre et malgré la fraîcheur matinale, le temps semble vouloir se maintenir contrairement aux prévisions météo de la veille.
On ne va donc pas s'en laisser conter! Debout dès potron-minet, je suis prêt à me rendre au départ à Fexhe: c'est toujours un plaisir de participer à leurs randonnées.
L'accueil est toujours fidèle à lui-même: garde des vélos, inscription fluide.

Table d'inscription

Cela fait plaisir que le vélo gomme les différences

Comme j'ai fait le déplacement à vélo (déjà 30 km), je m'inscris sur les 90 km. 
























Le parcours se présente sous la forme d'un grand huit tracé vers la partie septentrionale des Ardennes, là où Condroz et Ardennes se tiennent par la main.
Le début, tout en douceur, pas vraiment plat mais sans difficulté doit nous amener vers la traversée de la Meuse via les petites routes traversant  Jeneffe, Harduemeont, Verlaine, Bodegnée avec son château magnifique qu'on ne se lasse pas de trouver sur son passage.On se souvient encore des anciennes clôtures de saison de la RLVB (à l'époque) qui se faisait dans ce cadre tout à fait unique.

Château de Jeahay-Bodegnée

De là, on fonce vers Amay en descendant la côte de Flône au pied de laquelle on passe juste à côté du parking de Gavarnie (sans doute une référence miniature aux Pyrénées) et surtout l'abbaye de Flône aujourd'hui transformée en école réputée dans la région.

Parking de Gavarnie (petit clin d'oeil en référence au cirque de Gavarnie dans les Pyrénées)

L’Abbaye de Flône, sise sur les bords de Meuse, à Flône, dans la commune actuelle d’Amay, province de Liège (Région wallonne de Belgique) était une abbaye augustinienne. Fondée en 1075, elle cessa d’exister comme abbaye en 1796, lorsque ses biens furent confisqués et vendus publiquement par le pouvoir révolutionnaire français. En 1921, les Dames de l’instruction chrétienne acquièrent l’ensemble des bâtiments et en font leur maison principale. L’abbaye devient alors l'Institut de l’instruction chrétienne. Un internat pour jeunes filles est ouvert. Au fil des années l’institut s’ouvre à la mixité. Des élèves externes sont admis.
 
La traversée de la Meuse passe inévitablement par le pont d'Amay d'où s'ensuit une montée régulière par la côte du fond d'Oxhe vers Strée pour arriver au premier ravito de Vierset.

Le ravito

Là aussi, l'accueil est très convivial et les préposés ont en plus de l'humour (point positif qui réconforte même le cyclo déjà à la limite).
On quitte le ravito pour rejoindre à travers bois la grand route qui nous amène au Pont de Bonne, jadis, si mes souvenirs sont bons, un point de contrôle de l'ancien Fexhe-Dinant, un monument du cyclotourisme du siècle passé et malheureusement passé aux oubliettes.
L'itinéraire suit la vallée du Hoyoux amis le 90 km tourne à gauche pour monter vers Vyle-Tharoul (du wallon Vile-teroule), Goesnes pour arriver par le Thier de Marchin (11 à 12%) à la sortie du village du même nom.

A la sortie de Vyle-Tharoul

Sur le ruisseau de GOESNES, la ferme du Perron est classée depuis le 18/05/1982 comme Monument et Site : les façades et les toitures de la ferme, la chapelle Saint Pierre et l’ensemble du site formé par cette ferme et les terrains environnants.


De là, on rejoint la vallée du Hoyoux, on remonte la vallée du Hoyoux vers Modave.

Au pied des ruines de la forteresse de Barse du XIe détruite en 1314, se construit ce hameau-ferme au XVIIe siècle. Ce quadrilatère, flanqué de trois tour, dont l'une abritait la chapelle est une des constructions les plus typiques du Condroz. Les façades rappellent les dates de la construction : 1635 sur le flanc nord et 1692 sur le flanc est.

A quelques encablures, on bifurque à gauche dans la haie de Barse, une des plus grosses difficultés du 90 km pour revenir au ravito de Vierset avec les mêmes  fidèles au poste.

On repart jusque Strée via le même parcours que l'aller sur environ 3 km puis on dérive par la route en petit toboggan vers Outrelouxhe, Villers-le-Temple, Yermée avant de  plonger vers Hermalle-sous Huy pour traverser la Meuse. 
 
Des fouilles opérées au début du XXème siècle par Servais et Depuydt prouvent que le site fut occupé depuis l’époque néolithique. La toponymie actuelle trouve son origine à l’époque gallo-romaine (Villers) et au moyen-âge (le Temple).
Les nombreux « Villers » de Belgique et du Nord de la France correspondent toujours à la présence d’une villa gallo-romaine (le village est situé à proximité de la via romana Tongres-Arlon).
Le 16 novembre 1260, l’abbaye de Flône cède, contre monnaie trébuchante et diverses servitudes, à Gérars de Villers, Commandeur de l’Ordre du Temple pour le Brabant et la Hesbaye, les domaines dit de Villers et de Clémodeau. Gérars fait construire la Commanderie, un château de pierre flanqué de quatre tours. Les Commanderies du Temple jouaient un triple rôle de centre spirituel, de centre d’exploitation rurale pilotant les métairies des alentours, d’agence bancaire ! En effet, afin d’éviter aux voyageurs et pèlerins de se faire dévaliser en cours de route, les templiers avaient créés l’ancêtre de la lettre de change : le voyageur déposait ses espèces contre reçu dans la commanderie de son point de départ et pouvait récupérer la même somme sur présentation du reçu à la commanderie de son point d’arrivée.
Gérars de Villers meurt le 28 février 1273. Sa dalle funéraire remarquable a été scellée à l’entrée de la nef de l’église paroissiale actuelle. Le successeur de Gérars, Regnier de Villers sera également un personnage important de l’Ordre du Temple. On ne sait s’il était toujours vivant à la suppression de l’Ordre en 1312, sous les coups de Philippe le Bel, soucieux de confisquer les biens financiers de l’Ordre pour renflouer les caisses de l’Etat, qui fait condamner à mort et brûler vif, à l’issue d’un procès truqué, Jacques de Molay, Grand-Maître de l’Ordre.
Dès le 2 mai 1312, le pape Clément V, premier pape d’Avignon, donne en héritage le patrimoine foncier des Templiers à l’Ordre de Malte qui restera à Villers jusqu’en 1792, à la suppression des Ordres religieux par la Révolution française. La paroisse Saint Pierre et son église étaient antérieures à l’arrivée des Templiers. Le bâtiment actuel fut construit sous le règne du Chevalier de Malte de Breteuil. La nef et le chœur datent du XVIIème siècle et furent parés de grès d’avoine et calcaire du pays au XVIIIème siècle. La dernière restauration date de 1972.

Il ne nous reste plus qu'à suivre la Meuse jusque Engis puis à gauche, la route s'élève de façon régulière avec un pourcentage que l'on peut aborder facilement au braquet par les Awirs et enfin rejoindre Noville sans encombre.

Le château de Lexhy appartenant au baron de Blanckart témoigne au cœur du XIXe siècle de la persistance du goût pour le classicisme. La massivité du château est étonnante. (Photo de P. Farcy)
En conclusion, le parcours présente un intérêt cyclotouristique évident. On peut regretter le tronçon Hermalle-Engis tracé sur une grand route à forte circulation mais quelques kilomètres ne doivent pas occulter un parcours varié juste ce qu'il faut pour un cyclotouriste moyen en quête de sites uniques.
Pour ma part, bien qu'étant adepte de circuits plus corsés, j'y ai trouvé beaucoup de plaisir.  


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