dimanche 5 juillet 2015

St Vith: 38ème Dreiländerfahrt

Déjà la 38ème édition de cette organisation qui attire toujours beaucoup de monde sauf, comme d'habitude, les affiliés FCWB de la province de Liège.  Evidemment, faut dire que la fédération ne fait rien pour promouvoir les efforts fournis par nos amis de St Vith. Normalement, une seule organisation par journée est prévue au calendrier provincial sauf, justement ce jour-là. Ceci justifie certainement l'absence évidente des liégeois qui, pour une fois, seraient sortis de la routine des routes généralement sur-utilisées.




Nos amis de St Vith en ont certainement pris leur parti et se sont mis en quatre pour nous offrir un parcours idyllique sur des routes peu fréquentées et offrant des panoramas uniques sur ce qu'on appelle communément les pays rédimés mais qui constituent certainement au même titre que l'Ardenne l'un des poumons de la Belgique.
Rien que la vallée de l'Our, mais pas seulement, vaut le détour.

Pour éviter les plus fortes chaleurs de l'après-midi, nous (José, Vincent et moi) avons opté pour le parcours de 110 km. En prenant le départ à 7h30 et en roulant, comme d'habitude, en cyclo-contemplateurs, nous estimions notre heure de rentrée aux environs de 13h évitant ainsi la lourde chaleur caniculaire de l'après-midi. Un ami de Malmédy s'est joint à nous et nous fut très précieux. Connaissant la région, il nous a fait connaître l'envers du décor.

Pour quitter St Vith, nous empruntons des petites routes bien sympathiques traversant les petits villages ralliés à la commune de St Vith pour arriver après seulement 27 km au premier ravito à Recht au bord d'un joli étang.

L'exploitation du schiste, pierre naturelle, connut une grande prospérité vers 1720, lors de l'immigration de plusieurs tailleurs de pierres tyroliens. De nombreux citoyens de Recht ont appris ce métier et en ont fait leur gagne-pain.



 Pour rejoindre le sud de la région germanophone, nous entrons dans la province de Luxembourg par Petit-Thier pour poursuivre par la côte de Mont-le-Soie, première difficulté  de la journée.



 
Isolé dans la forêt, Mont-le-Soie abrite une des deux bases d’activités du Centre européen du cheval mis en place depuis 2000 par la Région Wallonne pour valoriser tout ce qui touche aux chevaux
De là, nous fonçons sur Vielsalm et remontons vers Commanster au 2ème ravito (km 54).




Monument classé, il fut construit par Henri-François Baptiste, échevin à la cour de Salm et mayeur de Gouvy. La date de construction de 1741 figure au linteau de la porte d'entrée. Les boiseries de chêne sculptées de l'escalier, des armoiries et des portes sont remarquables.
 
Nous revoilà donc en région germanophone. Nous serpentons en long et en large, de bas en haut pour nous retrouver dans la vallée de l'Our  à Burg Reuland, 3ème ravito blotti entre les remparts du château fort du 13ème S. (km 78). Les organisateurs y avaient même prévu un brumisateur pour rafraîchir les participants. Faut dire que nous courtisions à cette heure déjà les 32°.



Le comté, puis duché de Luxembourg, a connu son apogée aux XIIIe et XIVe siècles lorsque ses souverains accèdent au titre d'empereur du Saint Empire Germanique. A cette époque, et jusqu'à la fin de l'Ancien Régime, le duché de Luxembourg s'étend de la Lorraine au cœur des Hautes-Fagnes, englobant ainsi la seigneurie médiévale de Burg-Reuland. L'origine du château doit sans doute être située dans le contexte des raids dévastateurs opérés par les Normands (IXe s.) et les Hongrois (Xe s.). L'ensemble des fortifications subira des modifications au fil des siècles, notamment pour s'adapter à la défense contre l'artillerie à feu mais finira par être détruit par les troupes françaises de la Révolution. Les récentes restaurations ont plutôt restitué l'aspect du château médiéval.





En quittant le château, la route nous fait passer  à Steffeshausen, paroisse qui connut sa petite guerre de religion avec l'excommunication de l'abbé Schoonbroodt pour avoir voulu, entr'autre, continuer de dire la messe en latin. Il se rangea, alors, du côté de mgr Lefèvre.

Paul Schoonbroodt a été ordonné prêtre en 1958. En 1970, il devint curé de Steffeshausen.
Quand il lui a été demandé par le diocèse de Liège, de célébrer la nouvelle liturgie, il a refusé. Il est entré en contact avec Monseigneur Lefevre et la Fraternité Saderdotale Saint Pie X.
En 1988, l'abbé Schoonbroodt a été excommunié par l'évêque de Liège, Albert Houssiau, dans la foulée des sacres de quatre évêques par Mgr Lefebvre. Sur la périphérie de Steffeshausen il a fondé avec des dons l’église du Sacré-Cœur de Jésus, où il continuait de célébrer la liturgie selon le rite tridentin.
Partisan du sédévacantisme, il a dirigé la rédaction du site très polémique Virgo-Maria.org du 22 février 2008 à sa mort et fait l'objet de deux plaintes auprès du procureur du roi de Belgique pour calomnie et diffamation par Mgr Fellay et l’Abbé Franz Schmidberger.
L'abbé Schoonbroodt est décédé le samedi 26 mai 2012 dans un hôpital de Saint-Vith, des suites d'un accident de voiture survenu en Allemagne. Il a été enterré le 31 du même mois dans le cimetière de Steffeshausen; la messe de requiem a été célébrée dans son église du Sacré Coeur par son frère, le prêtre biritualiste Jean Schoonbroodt, qui ne l'avait pas suivi dans sa rupture avec les autorités officielles de l'Église catholique. La Fraternité Sacerdotale Saint Pie X était représentée aux funérailles, notamment par le Supérieur du district du Benelux.
Paul Schoonbroodt était le frère du musicien Hubert Schoonbroodt et lui-même durant les années 1970, professeur d'orgue à l'académie de musique de Seraing


La route se poursuit dans la vallée de l'Our avant de quitter le cours de l'eau pour remonter vers Meyerode et revenir à St Vith.




Parcours mesuré par Garmin: 106.42 km  Dénivelé: 1344m
A l'arrivée, nous avons pas hésité un seul instant à nous rafraîchir abondamment au bar .
Pour sûr que nous reviendrons à St Vith pour les prochaines organisations.

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